Il y a souvent un malentendu lorsqu’on parle de communication : on fait rapidement un lien entre communication et marketing. Pourtant celui ci me semble loin d’être évident. Il y a une grande différence entre ces deux concepts, et notamment autour des qualités humaines requises dans le domaine de la communication.
La communication n’est pas le marketing
En marketing, on cherche à vendre un produit, on détermine des règles quantitatives et l’on tente souvent d’automatiser les processus.
Il est difficile en communication d’établir des règles généralistes sur des interactions humaines. Si l’on parle d’êtres humains, on parle de choses qualitatives difficilement quantifiables. En pratique, un communicant s’attache à acquérir une confiance durable d’un client plutôt que de vendre un produit par-dessus tout.
La communication implique un savoir-être
Il y a un certain nombre de valeurs humaines immuables à la communication. Il s’agit de la diplomatie, l’écoute, l’honnêteté, la transparence, la pédagogie ou encore le respect. Si vous n’avez pas d’éthique, il sera difficile d’être un bon « communicant ». Il est compliqué de faire illusion. Vous avez des valeurs humaines ou vous ne les avez pas.
Malheureusement, beaucoup se lancent dans la communication sans savoir de quoi il s’agit. Il est d’ailleurs difficile d’expliquer la teneur d’un enseignement en communication.
Quand vous dites « Je fais des études en communication », on comprend : « Je fais de la pub et du marketing », ce qui est absolument faux.
En communication on fait de la sociologie, des sciences du langage, de la sémiologie… On porte souvent peu d’attention au fait que la communication est une science humaine.
« Tu aimes parler, fais de la communication »
Trop d’étudiants font des études en communication parce qu’on leur a dit qu’ils avaient la « tchatche ». Il faut savoir que la première chose à apprendre en communication c’est que pour bien communiquer, il faut savoir écouter. Et écouter, c’est d’abord apprendre à se taire.
Un « bon » communicant est un observateur. Il doit savoir prendre un recul analytique rapide sur des situations, un contexte… C’est quelqu’un qui sait se faire oublier et quand il parle, qui est capable d’être pertinent sans enrobage langagier.
On ne peut pas être le meilleur en communication
Chaque situation, même déjà vécue est potentiellement différente. Selon le contexte et l’interlocuteur, il se peut que vous ne soyez pas le mieux placé pour y répondre.
Il ne faut jamais oublier que nos échanges sont humains, y compris sur le web.
Chaque être humain possède son ontogenèse, sa socialisation. Même en faisant preuve d’une grande empathie, il est possible que vous ne disposiez pas de références suffisamment communes pour mener votre discussion à bien.
Notre travail, c’est d’acquérir une confiance
Maintenir un mensonge sera toujours plus complexe que d’énoncer la vérité. C’est toujours une question de bon sens.
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Bonjour,
Merci de cet article qui rejoint tout à fait ce que je pense. Ne pas mélanger ces deux notions !
Bonjour,
Je travaille dans une entreprise de communication, je souhaite réagir ici à votre article et votre « stratégie » comme citée dans le papier de Nouvelle république du 11/02.
Je vous remercie en premier lieu pour souligner et mettre en avant certaines ambiguïtés:
En effet, la communication et le marketing sont distincts et cette discipline est bien une science humaine qui est aujourd’hui à mon gout trop réduite à une suite de 0 et de 1. Mais la communication est bien plus qu’une discipline, elle est multiple.
« Il ne faut jamais oublier que nos échanges sont humains, y compris sur le web. »
Je vous suis à 200%.
Je suis déçu de constater que vous réduisiez la communication à une simple caractéristique humaine couplée de « bonnes intentions »:
« Il y a un certain nombre de valeurs humaines immuables à la communication. [...] Vous avez des valeurs humaines ou vous ne les avez pas. »
Faut-il vous ouvrir les yeux sur la communication politique ou la propagande ?
« Malheureusement, beaucoup se lancent dans la communication sans savoir de quoi il s’agit. Il est d’ailleurs difficile d’expliquer la teneur d’un enseignement en communication. »
Vous en faites la parfaite démonstration avec votre article.
En communication on fait [...] de la proxémique [...]
La proxémique est une typlogie donc par définition, on ne fait de proxémique.
Je ne citerai pas ici tous mes désaccords avec vous, mais je trouve que votre article n’est qu’un hymne à l’honnèté (fait-il parti de votre stratégie ?) dans lequel la communication n’est qu’un prétexte.
J’ai lu aussi vos autres publications et je vous invite à continuer à réfléchir (avant d’écrire) ou au moins d’approfondir.
Bonne continuation,
Marc
Merci Marc, cet article n’est pas très réfléchi.
« Je ne citerai pas ici tous mes désaccords avec vous, mais je trouve que votre article n’est qu’un hymne à l’honnèté (fait-il parti de votre stratégie ?) dans lequel la communication n’est qu’un prétexte. »
Effectivement
Mais dans les faits, il s’agit d’un exercice universitaire.
On nous a demandé ~2.000 signes, des images légendées et une accroche à l’adresse : http://jdboutet.fr/exercice/ – Il fallait qu’il soit en ligne. (Je l’ai fait en 2 heures)
J’ai donc écris au fil et j’ai posté. (Comme souvent)
Merci pour tes remarques.