Bâtir une communication en ligne à coût zéro ? 

Cap’Com 2011 : débriefing des carrefours numériques, épisode 1 

Comme vous le remarquez avec ce titre accrocheur, une communication en ligne demande à minima du temps et des moyens humains, ce qui n’est pas gratuit. L’objectif de ce carrefour était donc de faire part des moyens les plus simples et les moins couteux pour communiquer en ligne à coût réduit. 

A la suite des différents exemples présentés par les intervenants, on peut tenter de dresser un portrait typique d’une présence en ligne à moindre frais. 

Un site web ou un blog à coût réduit 

Généralement, cela repose sur l’utilisation d’un moteur de blogs ou de sites web gratuit (WordPress, Overblog, Joomla). C’est la base pour avoir un site web ou un blog digne de ce nom. Cette démarche, pour qu’elle soit « propre », nécessite l’achat d’un (ou plusieurs) nom de domaine, ainsi que le coût d’un hébergement du site web. En me basant sur les tarifs d’OVH, le coût de l’opération avoisine les 40€ par an (ce qui est ridicule).

Il faut également trouver quelque part les compétences pour « modifier » l’interface de base de ces sites préconstruit et l’habiller aux couleurs de la collectivité. Julien Didry, maire de Bras-sur-Meuse, propose ainsi cette mission sous forme de bénévolat ou de service civique.

Une fois le système en place, l’usage d’un WordPress côté « back-office » (par exemple) est facilement appréhendable par n’importe quel internaute. 

Etre présent (gratuitement) là où sont les gens 

La démarche est simple, on créée une page Facebook, un compte Twitter, et un espace de partage de vidéo (Dailymotion ou Youtube). On habille ça le plus proprement possible aux couleurs de la collectivité et on fait des liens entre les présences. Cela permettra sur le site web ou le blog d’agréger le contenu publié sur les autres présences en ligne de la collectivité. C’est particulièrement utilisé pour la vidéo : en copiant un bout de code fourni par Youtube ou Dailymotion, on peut la faire apparaitre sur le site web (c’est à la portée de tous le monde). 

D’autres outils gratuits pertinents 

Bien sûr il y a également Flickr pour le partage de photos et du côté de l’envoi de newsletter « MailChimp » permet la gestion et l’envoi à une liste de diffusion gratuitement à hauteur de 10000 mails par mois. Autre démarche intéressante, l’utilisation de « SMSMobile » qui pour une somme modique permet d’envoyer des alertes SMS de service public aux administrés ayant acceptés de donner leur numéro de téléphone. 

L’outil ne fait pas l’usage 

Même si ces outils peuvent parfois avoir un rendu rustre ou moins abouti que de nombreux outils payants, l’important reste le contenu. 

En effet, la vraie valeur ajoutée se trouve dans l’éditorialisation des contenus, peu importe l’outil, si ce que vous faites est bien, cela sera reconnu et vu. 

L’esthétique de l’outil compte peu, vous pouvez avoir le meilleur outil du moment, si vos contenus ne sont pas en phase la sauce ne prendra pas, alors que d’autres utilisent des outils moins « côtés » avec de bien meilleurs indicateurs de lecture ou de participation. 

Une règle des « 3 tiers » à atteindre 

Il est primordial d’utiliser Google Analytics pour analyser l’activité des internautes sur votre site web. Il permet de voir comment les internautes sont arrivés vers votre site. 

L’objectif est donc d’obtenir quelque chose d’équilibré : 

  • 1/3 des internautes arrivant via les moteurs de recherches ; 
  • 1/3 via l’adresse URL du site web (www.lesite.fr) ; 
  • 1/3 via des sites référents (Facebook, Twitter, blogs et autres). 

Julien Didry, l’élu 2.0 dont nous rêvons ? 

L’impulsion politique change tout.

Monsieur Didry est absolument convaincu de l’apport du numérique pour l’homme politique et pour la collectivité. C’est un suractif du web : sites web, blogs, pages Facebook, compte Twitter et autres… Cela fait énormément de bien de voir qu’un élu est complètement conscient des enjeux des nouveaux médias. 

La volonté politique de s’engager dans la démarche et dans les nouvelles pratiques liées à l’usage des médias sociaux et du numérique est primordial pour que la communication publique nous permette de réellement créer un espace de partage de vie publique en ligne. Si le politique veut bien donner l’impulsion et les moyens à la communication d’une collectivité, les possibilités offertes sont extraordinaires. 

Une monopolisation de la communication en ligne ? 

N’est il pas trop actif ? 

Son intervention donne l’impression qu’il a centralisé le « pouvoir » entre ses mains. Il a rapidement nuancé en annonçant qu’il s’engagerait dans une phase de formation, de transfert de compétences pour ne pas laisser un vide après son départ annoncé à la fin d’un possible troisième mandat. 

Autre point qui fait réfléchir : l’usage systématique du bénévolat ou du service civique pour « développer » les outils en ligne de sa commune. Cela m’embête qu’on brade systématiquement les compétences des jeunes : même s’il peut en tirer une fierté personnelle, à terme c’est un manque de respect envers ses compétences en le rémunérant très faiblement, même si les deux parties sont d’accord sur le principe. 

La question de la publicité 

Les espaces d’expressions en ligne gratuits présentent souvent de la publicité : les internautes sont tellement inondés de pubs qu’ils ont développés un processus mental d’ignorance systématique des espaces publicitaires et n’associent pas la pub à la collectivité. 

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Peut-on bâtir une communication en ligne à coût zéro ? La réponse est non, mais un budget très limité, du temps et des moyens humains il est possible de faire des choses particulièrement intéressantes. 

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